Ci-après, des exemples d'opérations réussies concernant l'usage de la langue française, successivement en France et en Suisse
PARC NATIONAL DES CALANQUES, MARSEILLE
En 2015 Observatoire des Libertés (composante du collectif LANGUE FRANÇAISE) demandait au Parc national des calanques de mettre sa communication en conformité avec la "Loi Toubon", obligeant les établissements publics à respecter certaines règles, s'agissant de l'usage du français.
En 2016 notre association se fit plus "pressante".
Contrairement à une coutume bien établie chez les "décideurs", ce n'est ni une fin de non-recevoir ni un bottage en touche qui nous répondit, mais une prise de position courageuse, digne et respectueuse.
Non seulement le directeur du Parc accepte de modifier sa communication, mais il nous remercie d'avoir attiré son attention sur une disposition qu'il ignorait. Mieux, il en informe l'ensemble des Parcs nationaux. Voici son courriel, envoyé le 22 août 2016.
A l’attention de Monsieur Louis Maisonneuve, Président de
l’Observatoire des Libertés
Monsieur le Président,
Faisant suite à nos précédents échanges téléphoniques, je me
permets, par la présente, de vous rappeler les éléments de contexte
s’appliquant à notre structure au regard des obligations légales de traduction
des supports de communication.
Tout d’abord, je tiens à souligner que vos démarches auprès de
l’établissement du Parc national des Calanques n’ont pas été vaines, puisque
dès votre premier courrier du 8 septembre 2015, nous avons pris les
dispositions nécessaires en interne pour l’ensemble des supports visés :
o Le
nouveau site internet, qui sera officiellement lancé en septembre prochain,
sera traduit en au moins deux langues étrangères en 2017 (il sera dans un
premier temps accessible en français seulement). Dans l’intervalle, nous
n’avons pas supprimé le site actuel, puisque nous étions en chantier pour ce
nouveau site à venir.
o Nos
publications sont désormais traduites en 2 langues étrangères.
o Enfin,
l’établissement public a d’ores et déjà intégré les dispositions de la loi dans
le cahier des charges de son schéma directeur signalétique en cours
d’élaboration. Ainsi, les nouveaux panneaux réalisés par le Parc qui seront
posés dans les prochains mois sur trois sites pilote respecteront les
obligations règlementaires : ils seront rédigés intégralement en français,
avec mise à disposition dans un second temps d’au moins deux traductions, par
le biais de QR code placés sur les panneaux.
En pièces jointes et pour mémoire,
veuillez trouver mon courrier en date du 12 octobre 2015 ainsi que celui du 6
juin 2016.
Par ailleurs, je vous informe que,
grâce à votre intervention, nous avons porté à connaissance ces
obligations du réseau des chargés de communication des Parcs nationaux. Nous
avons aussi sensibilisé quelques partenaires régionaux. Nous avons pu à ce
titre constater que ces dispositions règlementaires ne semblent pas bien
connues. En tout cas, sensibilisés par votre action, nous ne manquerons pas
d’en faire part à nos partenaires.
Sachant pouvoir compter sur votre compréhension, je vous prie de
croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma considération distinguée.
François BLANDDirecteur
ACTIONS CONTENTIEUSES ENTREPRISES PAR L'AFRAV
La loi française – en l'occurrence celle du 4 août
1994 dite "loi Toubon" oblige à certaines règles.
Cette loi n'est quasiment jamais respectée, sans
qu'aucune poursuite en découle. L'AFRAV Association Francophonie Avenir, à peu
près seule en France, s'acharne à engager des actions contentieuses devant la
justice administrative. Elle obtient régulièrement de très estimables succès.
On en trouvera le détail ici :
Ainsi l'université de Paris Sciences et Lettres
est-elle condamnée à retirer de son fronton l'indigne "Research
university".
Ainsi le maire du Grau du Roy est-il condamné à renoncer
à sa campagne finement intitulée "Let's Grau".
Ainsi le maire de Nîmes est-il obligé de mettre
l'ensemble de la signalétique routière en conformité avec la loi
Ainsi, préférant mettre un terme à la procédure en
cours, le maire de Sète, président de Thau-agglo, annule-t-il sa campagne de
com "Flash me I'm famous".
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VILLE DE GENEVE
En début d'année, Philippe Carron, de Lausanne, animateur du
collectif LANGUE FRANÇAISE, attire l'attention du maire de Genève sur la
pollution anglo-américaine.
Voici
l'édifiante réponse du maire, Rémy Pagani
De : Remy.Pagani@ville-ge.ch <Remy.Pagani@ville-ge.ch>
Envoyé : lundi 12 mars 2018 15:19 À : Philippe Carron <philippe.carron@citycable.ch> Cc : Isabelle.Charollais@ville-ge.ch; Claude-Alain.Macherel@ville-ge.ch Objet : RE: Appel à nos autorités politiques
Monsieur,
J'ai bien reçu votre email
dont le contenu a retenu ma meilleure attention.
Comme vous, je suis effaré
de voir à quel point la langue française subit les assauts des anglicismes. Je
combats tous les jours au sein de l'hémicycle du Conseil municipal certaines de
ces implications.
Nous avons comme règle
dans toutes les publications municipales de la Ville de Genève de faire
respecter le français et de bannir tout anglicisme.
En vous remerciant de
votre souci du respect de la langue française et de votre mobilisation, je vous
prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes meilleurs sentiments.
Rémy Pagani
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INTERNET ET LA LOI
Devant la justice administrative, OdL et l'AFRAV avaient engagé des poursuites à l'encontre du Premier ministre (alors Manuel Valls), du président de l'Assemblée Nationale, du Défenseur des droits, et enfin du Président de la République, François Hollande. Les sites Internet dont ils avaient la responsabilité pénale affichaient deux versions, l'une française, l'autre anglaise. La loi leur imposait pourtant cette alternative ; ou français seul, ou, en sus, deux langues étrangères au minimum.
En cours de procédure, les trois premiers organismes se pliaient à la règle. Nous fûmes déboutés de l'action visant l'Élysée... qui vient enfin de se mettre en règle, supprimant la version anglaise.
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