"Ma patrie, c'est la langue française" Albert Camus

Proposition suisse

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A vous que le sort d’une langue ne peut laisser indifférents.



Madame, Monsieur,

L’heure est grave pour une langue française en pleine déliquescence alors que les réjouissances de « la Journée mondiale de la Francophonie » du 20 mars soulèvent déjà tous azimuts un engouement incongru, festivités qui camouflent mal le côté plutôt terne de la médaille. 

Aussi redemandons-nous avec insistance aux élus de Suisse romande de mettre en place tout un arsenal de garde-fous susceptibles d’enrayer ou du moins de freiner pareille dégringolade.

A cet effet, nous proposons une véritable loi de protection de notre idiome, un dispositif juridique qui s’inspirerait de la Loi 101 du Québec et qui instaurerait un réel « droit au français » dans tout l’espace public, dans l’affichage, dans les entreprises, dans la publicité, dans le numérique, un légitime et plein droit à la chanson française dans les supermarchés, etc.

De même, il incombe aux autorités politiques romandes de faire pression auprès du Gouvernement fédéral en vue d’une modification de l’art. 944 du Code des obligations. Ces dernières dispositions permettent, par un laxisme ahurissant, le foisonnement de raisons sociales en anglais dans tout l’espace francophone, et ce au détriment d’une langue qui a le seul malheur d’être chez elle.

Lorsque l’on défend le français chez soi, il est évident que ce sont toutes les langues du monde que l’on protège contre l’hégémonie d’une seule.

Nous saluons d’avance tous les efforts que vous déploierez pour une langue que d’aucuns considèrent comme une authentique œuvre d’art et dont la survie est l’affaire de tout un chacun.



Philippe Carron et Jacques Badoux, Lausanne