Voici les suggestions de deux associations adhérentes au collectif.
- Les préconisations d'ordre réglementaire d'Observatoire des Libertés.
- Les préconisations de plusieurs ordres de l'Association Francophonie Avenir.
Préconisations d’Observatoire des Libertés, s'agissant d'un texte législatif visant à la sauvegarde de la langue française en France.
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Il pourrait être judicieux de s’appuyer sur la PPL Marini, votée par le Sénat et en sommeil depuis 2007 à l’AN.
Non seulement pour l’intérêt de son contenu, mais surtout en ce que l'évocation
d'un texte voté à l'unanimité
pourrait vaincre bien des réticences à emboîter le pas du PCF !
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L’une des améliorations nécessaires à apporter à la loi du 4 août 1994 concerne
bien évidemment le domaine d’Internet.
Les sites et publications en accès libre doivent absolument être considérés
comme relevant du domaine public », donc
comme lieux ouverts au public
(art 3 Loi Toubon). Et le domaine "Internet" doit rejoindre les
domaines « écrits » ou « audiovisuel » mentionnés par la
loi (art 2 et 12 id).
La
circulaire du 7 octobre 1999 abonde dans ce sens. Elle n'est malheureusement
pas respectée. Ainsi notre association a-t-elle dû lancer une procédure devant
la justice administrative pour contraindre la Présidence de la République à
supprimer la version anglaise de son site – alors seule avec la version
française.
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Il convient de préciser expressément – ce que ne fait pas l'article 12 de la
Loi Toubon – que l'obligation pour les messages
publicitaires d'une éventuelle version e français aussi lisible que celle
en langue étrangère concerne non seulement l'audiovisuel, mais l'écrit. Et donc Internet.
Que
l'écrit de facto soit concerné par l'article 12 de la Loi Toubon est notamment
formalisé par l'article1 du titre 1er "Sanctions pénales"
du décret du 3 mars 1995 concernant l'application de la Loi Toubon
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Il convient de clarifier la portée de la recommandation
de la CJCE, tenue pour contraignante par la DGCCRF, ainsi exonérée d'une
grosse charge de travail.
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Un point d'importance concerne l'hypothétique légitimité des marques et enseignes en langues étrangères utilisées par des organismes publics, et déposées après le 7 août 1994.
Une note du ministère de l'économie et des finances
datée du 27 avril 2012 stipule " L'obligation d'utiliser la langue
française ne s'applique pas aux marques, aux dénominations sociales ou aux
enseignes. Les marques utilisant des termes étrangers peuvent continuer d'être
déposées et enregistrées en France sans traduction."
Il faudrait revenir au texte publié au JO RF
n°68 du 20 mars 1996 page 4258 "Circulaire du 19 mars 1996
concernant l'application de la loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi
de la langue française". La circulaire précise :
5o A l'exception des marques
de fabrique, de commerce ou de service déjà
utilisées avant le 7 août 1994, les marques constituées d'une
expression ou d'un terme étrangers ne peuvent être employées par des personnes
publiques ou chargées d'une mission de service public. Cela vaut pour les
marques qui ont été choisies par ces organismes pour désigner un bien, produit
ou service, dont ils sont titulaires et qu'ils utilisent dans l'exercice de
leur mission de service public.
Mais avant tout, améliorer la loi
commande de la rendre CONTRAIGNANTE.
De
toute évidence, les organes censés veiller à l’application de la loi sont défaillants.
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La DGCCRF a capitulé, limitant son champ d’action aux modes d’emploi. La DGLFLF
lui emboîte le pas. Son rapport 2015 éclaire tragiquement : tandis que se
multiplient les outrages à la Loi Toubon, tend vers zéro le nombre de procédures entamées (PJ 1) 248 en 2004 – 107
en 2013 – 84 en 2014 ! (PJ 2 page 18).
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Le Ministère de la culture refuse de se porter partie civile.
- Les 5 associations agrées par la DGLFLF ont renoncé à ester en justice judiciaire. Le dernier exemple qu’OdL ait obtenu (en l’occurrence de Droit de Comprendre) est une instance visant, non pas la SNCF, Renault ou Orange, mais l’affichage d’un boutiquier tamoul ! L'arrêt rendu remonte à… 2012.
- Les 5 associations agrées par la DGLFLF ont renoncé à ester en justice judiciaire. Le dernier exemple qu’OdL ait obtenu (en l’occurrence de Droit de Comprendre) est une instance visant, non pas la SNCF, Renault ou Orange, mais l’affichage d’un boutiquier tamoul ! L'arrêt rendu remonte à… 2012.
De la nos préconisations :
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La loi – Toubon ou autre, quelle qu’elle soit – n’aura d’efficacité que lorsque
pourront ester en justice judiciaire
toute partie concernée par la défense de la langue française. Comme par
exemple nos associations peuvent
actuellement le faire devant la justice administrative.
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L’article 15 oblige les bénéficiaires d'aide reçue
d'organismes publics à respecter la Loi Toubon, sauf à "entraîner la
restitution totale ou partielle de la subvention". Les contraventions sont
légion ; aucune collectivité ne s'en émet jamais.
Or
cette loi, dans ses dispositions réglementaires, n’ouvre pas le droit à un
contribuable de se substituer à une collectivité défaillante. Ce point est cardinal, et constitue
la meilleure contribution d’OdL à votre réflexion. Comme pour d’autres cas de
figures, il est indispensable que
puisse être entamée devant le TA une procédure de substitution. Il
suffira, en l’espèce, qu’un seul citoyen se manifeste pour menacer toute
compromission d’une commune, d’une communauté territoriale ou de l’État.
Préconisations de l'AFRAV
1.Remettre
à sa due place, première et prioritaire, la langue française dans les écoles
maternelles, primaires, secondaires et professionnelles, en accroissant les
horaires de son étude, les niveaux de formation des maîtres et d’exigence de
qualité et en optant pour des méthodes éprouvées d’apprentissage (méthode
syllabique, méthode Freinet...).
2.
Imposer le français majoritaire dans toutes les formations diplômantes des
universités et grandes écoles françaises.
3.
Proposer une loi Toubon renforcée de protection de la langue française et du
plurilinguisme, une loi de type Loi 101 du Québec, et la faire appliquer, en
instituant un véritable«droit
au français», dans les entreprises, dans l’affichage, dans la publicité, dans
le numérique, dans la nouvelle technologie, etc..
4.
Accroître les
aides publiques aux institutions officielles et associations chargées de
développer les productions terminologiques et les traductions, et mettre
obligatoirement les journalistes et le personnel travaillant pour le Service public
de la télévision et de la radio en relation directe avec ces institutions et
associations.
5.
Promouvoir la
communication scientifique en français ; réserver les subventions aux colloques
et manifestations en France à ceux qui accordent un droit de cité réel au
français. N’accorder de subventions publiques qu’au cinéma français qui se joue
en français, et plus globalement, qu’aux artistes dont l’œuvre s’exprime en
français. Est-il normal d’être décorés des Arts et des Lettres, ici les Shaka
Ponk, lorsqu’on est Français et que l’on préfère chanter en anglais ?
6.
Veiller au rétablissement de la diversité réelle des langues étrangères
enseignées dans nos écoles en LV1 (première langue étrangère apprise), et
veiller au rétablissement de la diversité
réelle des langues étrangères offertes dans les concours d’accès à la fonction
et aux
services publics, et pas d’anglais obligatoire pour le concours de la
Magistrature.
7.
Enjoindre aux administrations publiques de ne pas traiter les documents de
travail reçus uniquement en langue étrangère, et de ne répondre qu’en français.
8.
Exiger des organismes publics de contrôle des médias et de la publicité, un
respect strict,
assorti de sanctions réelles, pour ceux qui ne respecteraient pas la loi
régissant l’emploi
de la langue française.
9.
Instaurer une prime «Franco-Responsable» pour les entreprises qui jouent la carte
de la langue française, de la Francophonie et du plurilinguisme : nom de l’entreprise
en français, musique d’ambiance - s’il y en a – majoritairement en français (80%), le reste étant réservé aux
langues du monde ; communication en
français en France et en Francophonie ; communication en bilingue langue du
pays - français, pour les pays non francophones ; emploi
systématique des équivalents français aux mots étrangers, équivalents pris dans
le registre de France Terme ou dans le dictionnaire terminologique de l’Office
québécois de
la langue française, et encouragement à la création de néologismes d’essence
francophone
lorsque l’équivalent français n’existe pas encore (exemple : «meuneuriat», «cheffériat»
pour "leardership"), etc.
10.
Rétablir, puis accroître, le niveau de financement de l’action culturelle
à
l’étranger : écoles et lycées ; filières
universitaires ; instituts et centres de langue et de culture, de recherche et
de soins, Alliances françaises et O.N.G. travaillant en Francophonie.
11.
Mettre en place un Erasmus francophone et une Académie francophone
internationale de la langue française pour l’élaboration en commun d’un
dictionnaire officiel du français international.
12.
Augmenter l’aide française au développement, et la concentrer sur les pays
francophones et francisants, notamment d’Afrique.
13.
Faire respecter le statut existant du français langue officielle et de travail
dans diverses institutions internationales, européennes au premier chef, et à
l’Office des Brevets.
14.
Contester officiellement, en Conseil européen, le statut de l’anglais langue
officielle des institutions de l’UE, afin de tirer – là aussi – toutes les
conséquences du Brexit.
15.
Engager, avec nos partenaires dans l’Organisation internationale de la
Francophonie (OIF), une négociation d’ensemble pour en faire, dans une relation
de respect mutuel, une Communauté de solidarité réelle à la fois linguistique
et de développement concerté, notamment en la rapprochant d’une valorisation
enfin accrue tant de nos départements et territoires d’outre-mer que de notre
vaste espace maritime, le deuxième du monde.
16.
Puisque l’Eurovision est devenue l’Anglovision, faire en sorte que la France
quitte ce concours et que l’argent consacré à l'Eurovision aille au Concours de
la chanson des Jeux de la Francophonie, un concours qui a lieu chaque quatre
ans sous l'égide de l’organisation internationale de la francophonie (OIF).
Pour le coup, et pour la grandeur de l'affaire, les Alliances françaises du
monde entier, ainsi que toutes les radios et télévisions publiques
des pays concernés, seraient mobilisées.
Voilà
«Nos idées» pour que cesse l’assassinat programmé de la langue française.
Puisse
M. Macron tenir compte de nos remarques, puisse-t-il aussi allier «promotion»
et «défense» pour que la «promotion» ne se fasse pas manger par le premier
prédateur venu, puisse-t-il enfin adopter, comme nous, la maxime du philosophe
et patriote québécois Pierre Bourgault :
«
Lorsque nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du
monde
que
nous défendons contre l’hégémonie d’une seule».